Episode 3

October 10, 2024

00:53:41

Stand-up et Physique quantique avec Célia Pelluet

Hosted by

Jules Grandsire
Stand-up et Physique quantique avec Célia Pelluet
Elles font l'Espace
Stand-up et Physique quantique avec Célia Pelluet

Oct 10 2024 | 00:53:41

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Show Notes

Dans cet épisode, je reçois Célia Pelluet, jeune chercheuse en physique quantique et humoriste. Entre deux scènes de stand-up, Célia mène des expériences en labo et à bord de l'avion Zéro G de Novespace, exploitant la microgravité pour explorer les mystères de l'univers... car oui, la physique quantique, c'est aussi ça !

Au programme : discussions passionnantes sur la physique quantique, la place des femmes dans le secteur spatial, la crise climatique, et bien sûr, des anecdotes sur le stand-up, sans oublier notre sujet favori : l'espace !

Suivez Célia Pelluet sur instagram @Celiablaguedetrop

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Direction artistique et éditoriale: Jules Grandsire
Direction de la production et musique originale : François Bonnet, Cyrille Nobilet et Jan Pham Huu Tri
Prise de son: François Bonnet
Montage: François Bonnet
Musique originale: Jan Pham Huu Tri

Cet épisode est produit avec le soutient de Novespace

 

 

 

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Episode Transcript

[00:00:00] Speaker A: Pendant ma thèse, j'ai commencé à faire des sketchs dans des comédie club, toute seule avec ma guitare, en faisant des. [00:00:06] Speaker B: Chansons dans les bars de Bordeaux. [00:00:08] Speaker A: Dans les bars de Bordeaux ? Exactement. Dans des comédie club, je me retrouvais, je faisais ma journée de taf au laboratoire avec mes atomes, et le soir j'allais dans des bars, dans des caves de comédie club, chanter des chansons. [00:00:27] Speaker B: Humoristiques. Aujourd'hui, dans elles font l'espace, je reçois Célia Pelué, qui est une jeune chercheuse en physique quantique qui emmène ses expériences à bord de l'avion G de Novespace ensemble. On parle de physique quantique, de la place des femmes dans le spatial, de la crise du climat. On parle aussi de stand up et bien sûr d'espace. Bonjour Célia. Bonjour Jules. Alors Célia, merci d'être là. [00:00:52] Speaker A: Déjà, merci à toi de m'avoir invitée. [00:00:54] Speaker B: Je voudrais savoir comment tu décrirais ton job. En une phrase, une phrase simple. [00:01:01] Speaker A: Alors je suis chercheuse et j'étudie la physique quantique. C'est la physique de l'infiniment petit. Et j'étudie comment on peut l'appliquer au monde du spatial. [00:01:10] Speaker B: Mais à quoi ça sert du coup ça ? [00:01:13] Speaker A: Il y a plein d'applications aujourd'hui on utilise des atomes pour mesurer des accélérations et donc on fait des accéléromètres. Et le but de ce type d'instrument c'est ÿousand d'étudier la gravité notamment, on peut l'étudier en regardant des phénomènes très fondamentaux comme l'universalité de la chute libre. [00:01:32] Speaker B: Alors le fait que l'universalité de la chute libre, ça veut dire quoi ? [00:01:37] Speaker A: Ça veut dire que deux objets de masse différentes, même un marteau et une plume, qui ont des masses très différentes, s'il n'y a pas de frottement de l'air, ils vont tomber en même temps sur le sol. [00:01:45] Speaker B: Si on les fait tomber, ça me rappelle une image assez connue d'un astronaute d'Apollo, je ne sais plus quelle mission, Apollo d'ailleurs, qui est sur la lune, et qui littéralement à une plume et un marteau. Exactement. Et les laisse tomber sur le sol lunaire. Et de manière complètement contre intuitive pour nous, ils arrivent au sol en même temps. E F. Bah oui, parce que ça c'est quelque chose qui existe, qui est vérifié. [00:02:08] Speaker A: E f. Justement aujourd'hui on l'a vérifié depuis l'espace avec une mission qui s'appelait microscope à 15 chiffres après la virgule. Extrêmement précisément. Et il y a un objectif d'aller toujours plus précisément dans cette mesure parce que certaines théories prédisent une violation de ce principe. Elles prédisent que peut être deux objets, deux masses différentes, ne tomberaient pas exactement en même temps, à 16 chiffres, 10 sept chiffres, 10 huit chiffres après la virgule. Donc il y a un intérêt aujourd'hui pour les physiciens d'étudier cette chute d'objets le plus précisément possible. Et donc nous, on se propose de le faire avec des atomes. Et on serait encore plus précis que les missions spatiales qui ont été faites jusqu'à maintenant. Donc envoyées dans un satellite, des atomes de masses différentes, les faire tomber, regarder. [00:02:52] Speaker B: S'Ils tombent en même temps. Et ça, l'objectif, si je comprends bien, c'est d'en savoir plus sur la nature de l'univers, finalement, en savoir plus sur ce qui nous entoure, de quoi on est fait, de quoi sont faits les atomes. [00:03:05] Speaker A: C'est ça, E. F. Exactement. En fait, aujourd'hui, on comprend pas complètement la physique. Il y a une grande part de ce qui compose l'univers qui est non connu. On parle de matière noire, d'énergie noire, mais on n'a pas vraiment d'idée de la nature de ces. De ces composants. Et ça, c'est notamment parce qu'on n'a pas de modèle qui arrive à modéliser entièrement l'univers. On n'a pas de système mathématique, on va dire, qui arrive à tout comprendre. Et donc il y a un ensemble de théories que personnellement, je ne saurais pas vous expliquer ici, parce que ce n'est pas ma spécialité de recherche, mais d'un ensemble de théories qui se proposent de modéliser ça. Et certaines d'entre elles, Ÿousand, nous disent qu'elles ont besoin pour fonctionner, que ce principe, qui est un principe qui a été découvert par Galilée à l'origine, l'universalité de la chute libre, que ce principe, il n'est pas complètement vrai, avec des. [00:03:56] Speaker B: Grandes précisions, E. F. Et ça, ça permettrait de faire coexister ou de réconcilier la physique quantique, qui est ta spécialité, avec la physique classique. [00:04:07] Speaker A: E. F. Exactement. Ça fait partie des problèmes, on va dire, de ces modèles qui veulent ÿ tout comprendre dans l'univers, c'est d'allier à la fois le formalisme de la physique quantique et le formalisme de la gravité. Et donc là, il y a des difficultés. Encore une fois, ce serait compliqué de rentrer dans les détails, tout simplement, je ne serais pas capable de l'expliquer, puisque c'est des sujets de recherche à part entière. [00:04:29] Speaker B: Ouais, moi non plus. Mais par contre, on sait de manière un petit peu, pour ceux qui connaissent et qui ont entendu Stephen Hawking, qui est quand même une des figures un peu populaires de la science lui disait que la théorie du tout, qui serait le résultat de l'unification de ces deux physiques, ce serait un début de la connaissance de la volonté divine en quelque sorte. Ce qu'il voulait dire par là, je pense, c'était un petit peu qu'on aurait la réponse à la question pourquoi, pourquoi l'univers et d'où on vient, etc. Donc ça semble un petit peu être le Graal quand même. [00:05:04] Speaker A: Quelque part des chercheurs et des physiciens, exactement, notamment ce qui se passe au niveau du Big bang, l'origine de l'univers aujourd'hui, c'est très peu compris. En tout cas, les tout 1ᵉʳˢ temps de l'univers sont très peu compris, et notamment à cause du manque, on est dans des singularités, c'est à dire que les modèles aujourd'hui n'arrivent pas à expliquer ce qui se passe en ce point là, et donc il y a besoin d'avoir des nouveaux modèles. Et alors moi je suis expérimentatrice, je ne suis pas du tout théoricienne. Donc c'est quoi la différence ? C'est que moi j'ai vraiment une expérience sur laquelle je travaille, et on va mesurer des effets, développer des technologies qui vont nous permettre de faire des mesures toujours plus précises. Et c'est pour ça que je disais aussi que ce n'est pas ma spécialité de parler de ces sujets là, de théories d'unification, etc. Parce que c'est pas ma formation. Moi mon travail c'est de faire des outils toujours plus précis pour que les personnes qui font des théories puissent, comment dire, on dit, contraindre leur théorie, c'est à dire qu'ils aient un petit peu des bornes, des limites dans les chiffres qu'ils mettent dans leur théorie. En fait, je coupe un peu les ailes des théoriciens. [00:06:06] Speaker B: Il y a quelque chose de fondamental dans la science, c'est que quelque chose peut être vérifié, si c'est vérifiable, oui. Et donc toutes les théories qui ne sont pas vérifiables, ne sont pas scientifiques, sont pas crédibles scientifiquement. Et en gros ton boulot et le boulot de ces expérimentateurs, c'est de rendre. [00:06:26] Speaker A: Une théorie crédible aussi. E f exactement. Et ce qui est intéressant, c'est de voir que certaines théories, pendant longtemps on a pensé qu'elles ne seraient pas vérifiables. Et en réalité avec les technologies qui avancent, avec la recherche qui avancent, on se rend compte qu'expérimentalement on peut vérifier des choses. Et ça c'est probablement une des choses les plus passionnantes en physique, c'est d'avoir un ping pong entre d'un côté des théoriciens qui vont essayer de comprendre l'univers dans son ensemble, avec des belles équations, et de l'autre côté, ce qui se passe dans les laboratoires, où on va vraiment prendre la mesure, vraiment regarder ce que la nature nous dit, ce que le monde nous dit. Voilà. Faire cet aller retour entre viser des expériences qui mesurent les bons effets, et puis ensuite donner les réponses, donner des éléments de réponse aux théoriciens pour ensemble comprendre l'univers. [00:07:13] Speaker B: Donc ça, c'est les applications de physique fondamentale. C'est vraiment physique pour la physique, quoi. La physique pour la physique, c'est avec cette. Pour tarir un peu cette soif de connaissance globale de l'univers, d'où on vient, qu'est ce qu'il y a avant le big bang, comment on passe de rien à tout ? Finalement, il y a d'autres applications un. [00:07:36] Speaker A: Peu plus concrètes aussi, de cet aspect de la physique. Oui, complètement. En fait, quand on développe ces technologies là, donc utilisent des atomes pour mesurer des accélérations, ça nous permet d'étudier le champ de gravité. En gros, on peut étudier quand on étudie comment un objet tombe, on étudie finalement quelle est l'action de la gravité sur cet objet. De la gravité terrestre. Terrestre, exactement. Enfin, on pourrait imaginer envoyer des missions sur d'autres planètes, mais aujourd'hui, pour l'instant. [00:08:01] Speaker B: On est sur déjà la Terre. Quand on parlait de la lune tout à l'heure, là, c'est la gravité lunaire. Exactement. [00:08:05] Speaker A: La gravité est un peu partout dans l'univers. Exactement. La gravité, elle est partout. Dès qu'il y a un objet massif, dès qu'un objet a une masse, il a un champ de gravité. Et on pourrait imaginer des fois que le champ de gravité terrestre, voilà, la Terre, c'est une boule. On a juste un champ qui est une boule, finalement, qui est lisse. Et pas du tout le champ de gravité terrestre, en fait, non seulement il n'est pas lisse, parce qu'il y a des différences de masse, il y a des montagnes, etc. Mais aussi il n'est pas constant, le champ de gravité terrestre, il va fluctuer, il va bouger, on va avoir plus. [00:08:35] Speaker B: Ou moins de gravité en un point à cause. Parce que là, c'est quand même une punchline. Tu es en train de nous dire que la gravité terrestre n'est pas la même suivant qu'on est à New York, à Paris, en haut de l'Himalaya. Exactement. Et en plus ça change. C'est à dire que suivant le jour qu'on est, l'année qu'on est, la gravité. [00:08:56] Speaker A: N'Est pas non plus la même au même endroit. Alors oui puisque la gravité elle est due à un effet de masse. C'est combien de masse m'ont attirée V. Le centre de la terre ? Quelle quantité de masse m'a attirée V. Le centre de la terre ? Et du coup quantité de masse. Je pense qu'on n'est pas sur un terme très. Mais bon. La densité. On parle de densité. Voilà c'est exactement ça. Quelle densité il va y avoir entre moi et le centre de la terre ? Ça va changer la gravité que je vais ressentir. Alors on parle bien sûr de précisions, d'énormément de chiffres après la virgule. Donc des précisions si fines qu'on va. [00:09:32] Speaker B: Pas le ressentir nous en tant qu'humains. [00:09:33] Speaker A: On peut pas perdre cinq kilos si je me déplace. Non malheureusement il faudra changer de planète pour ça. Tu perdras pas cinq kilos, mais tu perdras quelques newtons. C'est dans le même plan, mais en réalité justement zweitausendein des différences de gravité qui sont trop faibles pour que nous on les ressente. En revanche les atomes eux ils vont pouvoir voir la différence. On va pouvoir mesurer ces différences de gravité. Et alors pourquoi elle va changer cette gravité ? Parce qu'on n'a pas les mêmes masses sous nos pieds. Et ça par exemple ça peut être dû à une grotte, un trou dans le sous sol. Ça peut être dû à un passage d'eau dans cette grotte, qu'une nappe phréatique. Ça peut être dû à même des mouvements dans le manteau. Ÿousand il y a énormément de choses sous nos pieds qui bougent finalement. Et ces mouvements d'eau à la surface de la terre c'est très important de les étudier puisque ça nous donne une information très importante sur le climat. Alors notamment si on regarde les mouvements de masse d'eau au niveau des pôles, on va pouvoir étudier la fonte des glaces. Et ça c'est des données extrêmement importantes pour suivre le réchauffement climatique, suivre la montée des eaux, etc. Et aujourd'hui grâce à des mesures de gravité qui sont faites non pas avec des. [00:10:44] Speaker B: Des outils quantiques, mais avec des outils. On va dire classiques. Quand tu parles d'outils on n'est pas. [00:10:48] Speaker A: Sur de la clé de 12. On n'est pas sur de la clé de 12 ? Oui exactement. On est sur des satellites en l'occurrence. Là ce qui étudie la gravité aujourd'hui c'est une mission qui s'appelle Grace et qui est une paire de satellites qui va venir tourner autour de la terre. [00:11:03] Speaker B: Et faire une cartographie du champ de gravité. Et comment ça marche ? De manière simple pour que moi je puisse comprendre. On a ce que je m'imagine en fait, on a un satellite qui tourne autour de la terre, qui envoie un genre de signal v. La terre. Ce signal revient en lui disant voilà la gravité à cet endroit là. [00:11:21] Speaker A: Et à la fin on a une carte. [00:11:23] Speaker B: C'est ça ou pas ? [00:11:25] Speaker A: Alors pas tout à fait. On peut dire pas du tout, en vrai, pas du tout. Mais il y a tout de même l'idée. En fait, en réalité, justement la gravité, on n'a pas de. On ne connaît pas de signal qui est envoyé par la gravité. C'est pas comme la lumière qui nous envoie des photons, c'est pas comme la gravité, on ne peut mesurer que son effet sur des masses. Donc comment on fait pour regarder une carte de gravité ? On va prendre deux satellites et on va regarder quand ils tournent, comment ils vont être ralentis ou accélérés par la gravité, par rapport à ce qui serait une trajectoire normale, qui serait la trajectoire si c'était une carte parfaitement lisse. Donc on regarde pour un satellite, on regarde pour le 2ᵉ satellite, et en faisant une mesure relative en fait, on va pouvoir comprendre comment la gravité a ralenti ou accéléré à cet endroit là nos satellites. Et c'est comme ça qu'on remonte à la gravité. C'est là que c'est très, très utile d'avoir un très bon accéléromètre, quelque chose qui va vraiment bien mesurer les accélérations. Des accéléromètres pour avoir une idée, on. [00:12:25] Speaker B: En a dans nos téléphones qui nous permettent de regarder. [00:12:26] Speaker A: Il y a des choses si on fait des excès de vitesse ou des choses comme ça. En réalité, je pense que sur les GPS, enfin sur les Google Maps, etc. C'est avec le GPS qui regarde la vitesse. Mais par contre, par exemple, il y a des effets. Des fois quand tu secoues ton téléphone, il se passe quelque chose, il se passe qu'il y a un petit accessoire accéléromètres dans le téléphone qui lui a dit que tu l'avais secoué. Ou quand tu redresses ton téléphone V. Toi il sait qu'il a été redressé parce que voilà, il y a des accéléromètres dans le téléphone. Et enfin, c'est pour donner une idée de. Dans la vie, il y a des accéléromètres pour différentes applications. Il y en a dans l'espace, et ceux qui sont dans l'espace, on aimerait qu'ils soient le plus précis possible. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, donc dans la mission Grace, il y a des accéléromètres extrêmement précis. On imagine des missions avec des accéléromètres encore plus précis, des accéléromètres qui utilisent la physique quantique, qui utilisent des atomes pour mesurer les accélérations. C'est là que tu interviens. Exactement. Et donc moi j'interviens dans une étape assez amont, donc l'étape de la recherche dans les laboratoires, où nous on vient vraiment étudier le comportement des atomes quand ils sont dans l'espace. Par exemple, on vient étudier le comportement des atomes en zéro g, en microgravité, pour voir si la physique, les phénomènes physiques qui interviennent ÿ comment ils fonctionnent, comment pourra fonctionner un appareil dans l'espace. Et ensuite toute cette recherche là, ça. [00:13:48] Speaker B: Nous sert à monter des consortiums et monter des missions spatiales. Donc si j'ai bien compris, votre objectif, un de vos objectifs principaux, c'est de mieux comprendre le climat pour mieux comprendre. Enfin d'utiliser la gravité terrestre et les mouvements de la gravité terrestre pour mieux comprendre l'évolution du climat. Le changement climatique, avec des accéléromètres qui sont dans des satellites qui tournent autour de la terre, et cet apport de la physique quantique, ça peut rendre cette carte, cette cartographie de la terre encore plus précise, de manière à encore mieux comprendre l'évolution du climat. C'est ça, c'est exactement ça. Et donc comment tu fais ces recherches là dessus ? [00:14:30] Speaker A: Tu viens de dire le mot gausend. Qu'est ce que ça veut dire concrètement ? Ça veut dire concrètement que si on travaille, je veux dire en gravité standard, si on travaille juste sur le sol, avec la gravité qui fait tomber nos atomes, il y a des phénomènes qui font que nos atomes vont tomber dans une chambre à vide. En fait nous on travaille avec, comme une boîte dans laquelle on aspire tout l'air et on essaie de faire le vide le plus parfait possible, on appelle ça l'ultra vide. Et on va venir lancer nos atomes dans ce vide et on les piège avec des [sos/eos]ausend, des lasers, avec de la lumière, et on vient. En utilisant l'interaction entre cette lumière et les atomes, on va pouvoir les attraper. Et ensuite quand on éteint les lasers, on les fait tomber tout simplement et c'est comme ça qu'on mesure une accélération. On va regarder comment ils tombent avec nos lasers à nouveau, on va regarder un peu leur position à plusieurs moments et ça va nous donner une information sur les accélérations. Et en réalité tous ces phénomènes là sont assez différent si on met tout. [00:15:32] Speaker B: L'Appareil en chute libre, si on lance. [00:15:33] Speaker A: L'Appareil en entier dans l'espace, dans un satellite par exemple, pareil. C'est ta boîte, c'est ça ? Exactement, c'est ma boîte. Avec tous les outils qui sont autour. Mais globalement, voilà, c'est la boîte qui a les atomes. Et la physique qui intervient est assez différente si je lance l'ensemble de l'appareil par rapport à si je la laisse sur le sol. Donc nous, on veut lancer notre appareil en l'air. C'est pas quelque chose d'évident de lancer une expérience de physique quantique en l'air, de la mettre en chute libre. Donc on a différents moyens de le faire, on le fait quand même. [00:16:05] Speaker B: On a différents moyens de le faire. [00:16:08] Speaker A: L'un d'eux, c'est d'avoir un simulateur de zéro g dans le laboratoire. Zéro g, c'est zéro gravité, c'est ça ? Ouais. C'est se mettre en chute libre, en fait, exactement comme les satellites, exactement comme les astronautes à bord de la station Ÿousand. Et donc notre dispositif au laboratoire, c'est un appareil qui a été fait spécialement pour nous, qui fait 3 m de haut, qui rentre dans le laboratoire, et ça consiste juste en une plaque sur laquelle repose notre expérience. Et cette plaque, elle est lancée en l'air par des gros vérins pneumatiques. Il y a de la grosse mécanique qui nous permet d'envoyer plus de 200 kg d'expérience, v. Le haut, et ensuite la rattraper, v. Le bas, faire un mouvement verticale, comme si on lançait l'expérience. [00:16:50] Speaker B: En l'air et qu'on la rattrapait. [00:16:52] Speaker A: Et ça, ça nous donne 1/2 s de zéro g. 1/2 s de zéro g, ouais. [00:16:56] Speaker B: C'est très court pour les phénomènes qu'on étudie. Nous, c'est déjà très long, on peut déjà faire plein de choses. [00:17:01] Speaker A: Et quand vous voulez avoir un petit peu plus qu'une 1/2 s de zéro gravité, vous faites quoi ? Quand on veut un peu plus, on va dans l'avion. Zéro g, c'est un avion qui est opéré par la société Novespace et qui décolle de Mérignac. Alors ça tombe bien, moi, mes recherches, je les fais à Bordeaux, juste à côté. Donc finalement, on n'a pas beaucoup de chemin à faire pour aller à l'aéroport. Et donc on amène notre expérience à bord d'une camionnette qu'on amène à l'aéroport. Ça, c'est déjà assez exceptionnel pour des expériences de physique quantique d'être déplacées. C'est à dire qu'historiquement, ces expériences qui sont dans des grands laboratoires avec des tables pleines de matériel, et nous, on a dû un peu faire du développement. [00:17:40] Speaker B: Technologique pour changer l'expérience, pour qu'elle puisse être transportée dans un camion et qu'elle puisse fonctionner dans un avion. Oui, parce que l'avion de novespace, c'est. [00:17:48] Speaker A: Un a, il me semble. [00:17:50] Speaker B: Donc c'est un avion que tout le monde connaît bien. Finalement, c'est un avion commercial, quoi. Un avion, là, un type d'Airbus avec lequel on peut voyager en tant que passager. Mais les sièges ont été complètement enlevés. [00:18:04] Speaker A: À part certains sièges à l'arrière, pour pouvoir justement aménager la présence d'expériences comme la tienne. Exactement. Et c'est quand même un défi en soi d'installer et de faire fonctionner des expériences dans un avion, quelles qu'elles soient. On voit que pour tous les expérimentateurs, puisqu'il y a plusieurs expériences qui volent. [00:18:20] Speaker B: En même temps pendant une campagne de vol. [00:18:22] Speaker A: Impressionnant de voir ce qu'il faut mettre en place. Genre, c'est quoi les galères ? Les galères, par exemple, c'est que déjà, il faut allumer l'expérience très vite, au moment du. Juste après le décollage, parce que l'expérience doit être éteinte pendant le décollage. Et nous, nos expériences, c'est des expériences qui souvent on laisse allumer longtemps, puisqu'il y a des phénomènes de chauffage. Donc il faut avoir quelque chose qui va être rapide à l'allumage, pouvoir le faire dans un avion en vol. Ensuite, il faut avoir des choses qui vont pas, qui vont être robustes aux vibrations. Ÿousand et aux changements de gravité, parce que ça, c'est quand même quelque chose d'assez important. Nous, on travaille beaucoup avec de l'optique, donc on travaille avec de la lumière, des lasers. Et ça, si je mets des lentilles. [00:19:01] Speaker B: Et des miroirs sur des longs trajets et que je les mets dans un avion, ça va pas fonctionner du tout. Surtout l'avion. [00:19:10] Speaker A: Surtout l'avion G. Exactement. Pour expliquer rapidement, c'est un avion qui. [00:19:12] Speaker B: Se cambre jusqu'à quoi, 50 ° à peu près ? Oui, je crois que c'est après 40 cinq, 50 °. 40 cinq, 50 °. Donc qui accélère. On tire sur le manche à fond la caisse, pour parler en termes techniques, et qui ensuite se met en chute libre totale, comme si. Piqué, en fait. [00:19:30] Speaker A: V. La mer. Comme si on allait s'écraser. Exactement. Donc on peut s'imaginer qu'il y a des vibrations importantes. Oui, complètement. Puis il y a surtout des phases de g. C'est à dire qu'il y a des phases où on a deux fois la gravité, avant et après la phase de cambrage, pendant l'accélération et pendant la décélération. Les deux phases nous amènent deux fois notre poids, et ça. Ÿ bon, déjà nous, en tant qu'humains, c'est une certaine épreuve de gestion de la nausée. Mais aussi pour l'expérience, ça va faire des désalignements mécaniques, il va y avoir des déformations, et ça c'est assez. C'est un défi pour nous qui faisons des expériences qui consistent à faire des mesures extrêmement précises où tout est au micro mètres près. C'est toujours un problème d'avoir des fortes désalignements. Donc nous on utilise par exemple, au lieu d'avoir des, des lasers qui se baladent dans l'espace, enfin, qui se baladent dans l'air, on va dire, on va utiliser des fibres optiques, par exemple, c'est exactement comme celles qui amènent la Wi Fi jusqu'à chez nous. On amène les lasers, v. Les atomes à l'aide de ces fibres optiques. Et ça pour le coup c'est super parce que ça peut vibrer, ça peut être avoir deux g, un g g, ça ne changera rien. Donc ça, typiquement, c'est les changements qu'on a dû étudier pour pouvoir faire fonctionner une expérience de physique quantique à bord d'un avion avec différents régimes de gravité. C'est un des exemples de choses qui ont été faites sur l'expérience sur laquelle je travaille. C'est une expérience qui existe depuis plus de 15 ans, donc forcément il y a énormément de choses qui ont été faites avant moi, il y a énormément de choses qui seront faites après moi. [00:20:58] Speaker B: C'est seulement une. Moi je suis là, je ne suis que de passage par rapport à cette expérience. Et quand vous arrivez dans l'avion, il y a beaucoup de. Pour connaître un petit peu les expériences dans cet avion, il y a beaucoup d'expériences de physique de la vie, de physiologie humaine, avec des cobayes, de la biologie aussi. [00:21:20] Speaker A: Bien sûr, quand ils voient arriver une équipe de physique quantique, les gens réagissent bizarrement. Non, les gens ne nous parlent pas parce qu'on leur fait peur en réalité, disons que c'est toujours compliqué. C'est une physique qui est assez compliquée à expliquer, la physique quantique, puisque c'est une physique qui [SOS/EOS] ne ressemble à rien de ce qu'on voit dans le monde autour de nous, simplement parce que c'est l'infiniment petit. Et donc quand on arrive dans l'avion, on prend quasiment 1/4 de l'avion avec notre expérience, et qu'on essaie d'expliquer pourquoi on a besoin de toutes ces électroniques, pourquoi on a besoin d'un gros ordinateur, pourquoi on a besoin de ces lasers fibrés, etc. C'est assez complexe, forcément. Par exemple, quand les médias viennent dans l'avion, souvent, comme ils ont des sujets très courts à faire. Ils évitent de nous parler à nous. En plus, on parle trop quand on en parle, ça se voit à chaque fois. On a besoin d'expliquer beaucoup de choses pour en venir à expliquer le concept de l'expérience. Du coup, c'est sûr qu'on est un peu les ovnis. Après, j'exagère un peu, puisque finalement, toutes les expériences sont différentes à bord de l'avion. Donc finalement, il y a des expériences de combustion et des expériences où ils. [00:22:24] Speaker B: Font des petites flammes dans des chambres dans l'avion aussi pour faire de la physique. Ÿousand plein de choses passionnantes. Et donc justement, après ces 15 ans d'expérience, mais aussi pendant la période que tu as vécu, toi, avec cette. [00:22:41] Speaker A: Expérience là, est ce que tu as eu des surprises ? Des surprises scientifiques, des surprises, je sais pas, mécaniques, humaines ? Alors, des surprises humaines. Personnellement, tout était une surprise humaine, puisque quand on arrive. Donc j'ai fait ma thèse et un post doctorat sur cette expérience. Et quand on arrive en thèse, on découvre absolument tout, de toute façon, du monde de la recherche, donc on est étonnés de tout. C'est sûrement pour ça que j'ai choisi de faire ce métier, d'ailleurs. Et par exemple, au cours de ma thèse, on a étudié comment on pouvait faire. Comment on pouvait piéger des atomes dans des tout petits pièges de l'ordre de quelques dizaines de microns. Donc on est de l'ordre, j'ai pas envie de dire de bêtises, mais de quelques cheveux, quoi. On peut piller les atomes sur des très petits, très petits volumes. Et on va faire ce qu'on appelle. On les refroidit, c'est à dire qu'on va limiter leur agitation thermique. Donc en fait, en réalité, quand on a des gaz autour de nous, il faut imaginer que les molécules, elles se baladent avec une certaine vitesse. Elles ont une vitesse assez importante quand on est à température ambiante. [00:23:48] Speaker B: Et nous on veut. [00:23:49] Speaker A: Ÿ utiliser de la matière qui est à un niveau d'énergie le plus bas possible. E f. Vous les refroidissez, du coup. E f. Exactement. On veut les immobiliser, se rapprocher de ce qu'on appelle le zéro absolu. Le zéro absolu, en fait, c'est si les molécules ne bougent pas, ou les atomes en l'occurrence. Et nous, on a essayé de faire ça dans ce qu'on appelle une pince optique. Donc c'est comme je disais, sur un tout petit volume, on va prendre des lasers, les croiser et vraiment faire comme une petite pince. Mais avec des lasers, on les piège dedans. Je suis obligée de faire. [00:24:20] Speaker B: Ce petit bruit quand je parle de ma pince. [00:24:23] Speaker A: Optique. En réalité ça fait pas de bruit, c'est dans le vide, mais on se rend bien compte, c'est mieux que. Et ce qu'on a fait pendant ma thèse, c'est qu'on a fait ça à bord de la vie, et en fait. [00:24:32] Speaker B: Il y a très peu d'expériences qui ont étudié ces phénomènes là avec cette. [00:24:35] Speaker A: Méthode là en zéro g. Et quel est l'intérêt de la g par rapport à faire ça sur Terre ? Du coup c'est assez. Quelque chose qui moi m'a surpris, c'est qu'en fait quand on est sur Terre, même si les atomes sont dans cette pince, en fait la gravité vient un peu déformer, on va dire le puits dans lequel les atomes sont piégés. En fait quand on fait ça, c'est comme si on les mettait dans un petit seau qui est dû au laser. [00:24:59] Speaker B: Et ce petit seau il est déformé. [00:25:02] Speaker A: Par le fait qu'il y ait de la gravité, ce qui est complètement étonnant d'imaginer que les seaux attirés par la terre finale. Oui, exactement. Et du coup c'est assez. C'est assez étonnant en réalité, ça s'explique bien avec les équations, mais intuitivement c'est pas forcément facile. Et du coup on a voulu étudier ce qui se passait quand on n'a pas la gravité dans ce petit saut, et c'est ce qu'on a fait pendant ma thèse à bord de l'avion, et on a vu qu'en fait on pouvait faire fonctionner quand même le refroidissement, on. [00:25:32] Speaker B: Pouvait quand même étudier ce qui se passait, et ça c'était un des gros éléments qui a été réalisé pendant ma thèse. [00:25:40] Speaker A: Ÿ et humainement, du coup d'être à bord de l'avion, vous faites les campagnes scientifiques à combien de paraboles que vous faites avec l'avion ? Alors pendant une campagne de vol, on fait trois jours de vol et chaque matinée de vol c'est 31 paraboles. Ils disent 30 paraboles, mais il y a une parabole en 1ᵉʳ qui est un peu la parabole de test, elle compte, elle compte. Pourquoi elle compte ? Parce que déjà parce que nous on fait quand même des expériences pendant cette parabole et puis parce que ça veut dire qu'il y a quand même 31 fois le mouvement de l'avion, et ensuite on fait ça pendant trois jours, donc au total on fait quatre, 20, 13 paraboles. Et donc ça a son importance le nombre de paraboles parce que on peut être malade dans l'avion, c'est une réalité que j'ai vécue personnellement parce qu'on a un médicament qui est. Donc tous les expérimentateurs ont un médicament qui s'appelle ascopolamine qui nous permet normalement d'éviter le mal des transports, d'éviter d'être malade, à cause de. De justement cette alternance entre la gravité normale et puis deux fois la gravité. [00:26:38] Speaker B: Et puis zéro fois la gravité. [00:26:39] Speaker A: Et après ça, il y a à peu près une personne sur 10 qui est quand même malade. Ouais. Voilà. [00:26:43] Speaker B: Et tu fais partie de ce genre de. Je fais partie de cette personne sur 10. [00:26:48] Speaker A: C'est la fin de mon espoir de devenir astronaute, je pense. Mais t'arrives quand même à bosser du coup ? Ou c'est juste pénible ou. Ça, ça dépend des campagnes en général. Oui, parce que c'est un peu comme un mal des transports, on arrive quand même à. Ÿ voilà. Mais ça peut. Des fois, il y a certaines campagnes. [00:27:05] Speaker B: Où j'ai vraiment été vraiment pas bien, et donc j'allais justement sur les sièges, donc ça peut. Ça fait partie des risques du métier. Bien sûr. Bien sûr. Bah oui, oui. On est. Sans rire, être dans un avion, un. [00:27:23] Speaker A: A qui fait 31 paraboles, qui se. [00:27:24] Speaker B: Cambre jusqu'à 40, cinq, 50 °, puis qui chute avec. [00:27:28] Speaker A: Ÿousand combien de 2ᵈᵉˢ la gravité. La zéro gravité, c'est 20 2 s. C'est 20 2 s. Ensuite se retaper deux fois son poids pendant 20 s également. Oui, oui, c'est. Notre corps n'est pas prévu pour ça à l'origine. Rien ne nous y prépare. Et on peut pas vraiment savoir si. [00:27:47] Speaker B: On va être malade ou. [00:27:51] Speaker A: Pas. Ça, c'est ça qui est aussi étonnant. Mais c'est passionnant. Puis la sensation de zéro Gausend, elle est complètement unique. Comment tu décrirais ça, toi ? Quand j'essaie de décrire ça, je dis c'est exactement comme on l'imagine. C'est à dire que quand on rêve qu'on vole, par exemple, on a une idée de ce à quoi ça peut. [00:28:07] Speaker B: Ressembler de ne pas ressentir son poids. C'est un peu. Voilà, on s'imagine juste tout léger, en train de flotter. C'est exactement ça. C'est drôle que tu dises ça, parce que c'est vraiment exactement comme ça que je l'ai ressenti. Aussi quand j'ai commencé à travailler dans le spatial, avec les astronautes, etc. J'ai commencé à rêver que je flottais dans la station spatiale. Oui, ça arrive, tu vois, et c'est jamais permanent. [00:28:34] Speaker A: Oui. C'est que dans mon rêve, tu flottes. [00:28:35] Speaker B: Un peu, puis à un moment tu retombes et tu essayes de te repropulser. Ça marche pas vraiment. C'est ça un peu les rêves Oui c'est vrai. Oui. Et c'est exactement ce qui se passe à bord de l'avion G finalement. Ouais. Ce que je trouve moi, personnellement, le plus surprenant, c'est qu'en tant qu'adulte on ne fait plus d'expérience radicalement nouvelle. C'est vrai. D'expérience sensorielle en tout cas. C'est toujours un petit peu plus que ce qu'on connaît déjà, un petit peu moins que ce qu'on connaît déjà. Dans cet avion, quand on passe en zéro g, là, on fait une expérience. [00:29:13] Speaker A: Qui est zweitausendeinundzwanzig complètement nouvelle. Oui. [00:29:14] Speaker B: Et c'est ça qui m'a le plus marqué finalement. [00:29:16] Speaker A: Tu en as fait beaucoup des campagnes ? [00:29:21] Speaker B: Moi j'ai fait deux campagnes. [00:29:22] Speaker A: Et toi t'as pas été malade ? Non j'ai pas été malade du tout. T'avais de la scolamine ? Oui. Je suis jalouse. Non j'ai pas été malade. Tu prends vraiment des. Mais oui. Oui c'est sûr que c'est. Mais justement moi j'étais. Je vais. Enfin je devrais pas dire ça parce que sinon je vais passer pour une ingrate. Mais c'était presque décevant parce qu'en fait c'était exactement comme je l'imaginais, mais en réalité c'était très satisfaisant. Mais il y a un côté. Cette sensation d'avoir une nouvelle sensation. En réalité j'ai pas été surprise. J'ai pas été surprise. Alors on est surpris parce qu'on perd un peu le sens de. On a l'impression qu'on va pouvoir comme sous l'eau, essayer de nager. Ça marche pas. On a l'impression heureusement qu'on est sanglé parce que sinon ÿousand vraiment on partirait n'importe où. Et la seule fois où j'ai fait du free floating dans la zone où on peut ne pas être accroché, justement on est entre des filets. La seule fois où j'ai fait ça, j'étais absolument pas en maîtrise de ce que je faisais parce que bien sûr c'est complètement contre intuitif. On n'est pas du tout habitué à ça. Mais ce qui est sûr c'est que c'est unique. Et en même temps ça paraît assez évident. [00:30:29] Speaker B: Comme si finalement zweitausendein notre cerveau est. [00:30:30] Speaker A: Pas si perturbé que ça par cette nouvelle sensation. Comme si on avait été fait pour ça à un moment donné. Comme si on s'adaptait e f comme si on s'adaptait très très vite. Et donc c'est assez. Moi ça m'a surpris aussi. Je pensais que ma vie allait changer du tout au tout. Une fois que j'aurais vécu ça, vraiment, j'avoue que j'avais mis beaucoup d'espoir dans cette expérience, et finalement, c'était comme une évidence, en fait. Et malgré le fait que je suis assez malade dans l'avion, j'avoue que j'ai envie d'y retourner à chaque fois, puisque c'est une sensation coupable, complètement incroyable. Mais peut être que j'exagère un peu, ou c'est peut être moi qui ai romanticise la chose dans ma tête. Mais j'ai l'impression que depuis que j'ai fait l'expérience de l'avion, si je me pose la question tiens, est ce que je ressens là l'accélération de la gravité ? Parce que c'est vraiment ça. En fait, on est accéléré v. Le bas. Quand on ressent la gravité, on a juste le sol qui nous retient pour éviter qu'on arrive jusqu'au centre de la terre. Mais en fait, quand on se pose vraiment la question, ÿ on peut le ressentir, on peut sentir cet effet d'accélération v. Le sol. [00:31:29] Speaker B: Et je ne sais pas si c'est. [00:31:31] Speaker A: Parce que j'ai vécu du coup l'expérience. [00:31:32] Speaker B: De la g que j'arrive à ressentir la gravité, mais voilà, ça fait assez. C'est peut être parce que tu es physicienne aussi. C'est peut être aussi parce que je l'ai conscientisée. Oui, mais c'est une expérience mentale que je conseille à tout le monde d'être. De s'imaginer vraiment, ou plutôt de se représenter, puisque c'est la réalité, de se représenter qu'on est accéléré v. Le centre de la terre. Donc en fait, on peut être assis. [00:31:59] Speaker A: Comme on est là, sur un canapé, sur un fauteuil, et de se concentrer. [00:32:04] Speaker B: Sur quelle est l'accélération que je ressens ? V. Le bas. C'est un exercice mental assez intéressant à faire. Ouais. Coupateur. Bien sûr. Exactement. Oui. Sinon, ça peut être dans la. Mais quand je t'entends parler de l'avion, de la grosse mécanique de ton expérience, et puis de science comme ça, et d'espace, je me demande, est ce que c'est quelque chose qui a toujours été. [00:32:28] Speaker A: Un peu en toi, petite fille, c'est quelque chose que tu avais envie de faire, envie de vivre ? C'est quelque chose que tu as avec toi depuis longtemps, finalement, tout cet univers, je pense que j'ai toujours voulu comprendre comment fonctionnait le monde. C'est pour ça que j'ai voulu faire de la physique. C'est parce que je voulais comprendre pourquoi la lumière se déplaçait, comme elle se déplace, pourquoi l'air, pourquoi le sol, pourquoi la gravité. Et assez vite on comprend que pour étudier la physique, on est obligé de voir les choses en grand, de dézoomer par rapport à la terre, finalement. Et c'est pour ça que plus petite, je voulais plutôt faire de l'astrophysique. J'étais passionnée par l'espace, par le justement, j'aimais voir, enfant, les images de planètes, j'aimais regarder le ciel de nuit, assez classique finalement, puisque c'est forcément fascinant, comme Ÿousand comme science. Et c'est plutôt en évoluant dans les études que je me suis rendu compte que tous les aspects techniques, tous les aspects, un peu de mécanique, de résoudre. [00:33:34] Speaker B: Des problèmes, d'essayer de trouver comment on peut arriver à une réponse avec une. [00:33:37] Speaker A: Très, très longue chaîne d'expériences, c'est ça qui finalement m'a plus passionnée encore que l'idée d'explorer l'univers. Mais petite, le spatial, ce n'est pas quelque chose qui était, qui faisait partie de tes rêves, on va dire ? E f ouais. Le spatial à proprement parler, petit, non, par exemple quand on me parlait de fusée, etc. Bien sûr ça me fascinait, je pense, un peu comme tout le monde. Mais dans ma tête, c'était pas quelque chose qui était pour moi. Moi je n'avais pas évolué dans un. [00:34:00] Speaker B: Milieu très technique, on va dire. [00:34:01] Speaker A: Mes parents ne font pas des métiers particulièrement scientifiques. Du coup ça me faisait forcément un peu peur, la partie un peu mécanique, électronique, tout ça. Pourquoi tu penses que ça te faisait peur ? En partie, je pense parce que je suis une fille, il y a forcément un effet d'identification qui n'existe pas. C'est à dire que je me disais c'est pas pour les filles de faire de l'électronique, de faire de l'informatique. Et en fait tous ces métiers là de l'ingénierie, c'est tout ça que ça regroupe. Et c'est assez dingue parce qu'aujourd'hui, mon métier consiste à faire un peu de mécanique, un petit peu d'informatique, un petit peu d'électronique. Je me suis retrouvée à souder des cartes électroniques pendant ma thèse, j'aurais jamais cru faire ça un jour. Et quand on me disait plus jeune ah mais tu pourrais devenir ingénieur puisque t'as l'air de vouloir aimer justement comprendre. [00:34:48] Speaker B: Les choses, résoudre des problèmes. [00:34:49] Speaker A: Et je non, non, pas ingénieure. Parce que la vision que j'avais d'ingénieur, c'était un mec qui fait des robots et maintenant j'adorerais faire des robots. Alors quelqu'un qui font des robots qui sont. [00:34:59] Speaker B: Mais complètement. [00:34:59] Speaker A: Mais à l'époque, c'était vraiment l'image que j'avais, l'image un peu du geek, tout ça, dans laquelle je me reconnaissais pas forcément. Ÿousand et je pense que ça, c'est. [00:35:09] Speaker B: Quelque chose qui est un peu malheureux, c'est qu'on associe tout cet univers là à quelque chose de masculin, alors que. [00:35:16] Speaker A: Par essence il n'y a rien du tout qui justifie cette association. Et toi, t'as commencé à t'autoriser à rêver à ça ? Justement à quelle période quand tu parlais de tes études ? Je dirais en école d'ingénieur, puisqu'à partir du moment où j'ai compris que pour faire de la recherche en physique, parce que assez tôt je voulais faire de la physique, comprendre le monde, etc. J'ai compris que un peu le système français, on m'a dit voilà la voie royale, c'est de faire une prépa, de faire une école d'ingénieur, et ensuite tu feras une thèse si tu en as envie, etc. Donc pendant la prépa, on est encore très théorique, donc on comprend pas bien ce que c'est que le métier d'ingénieur. Puis on va en école d'ingénieur parce. [00:35:49] Speaker B: Que finalement c'est un peu le chemin qu'on nous trace. [00:35:51] Speaker A: Et moi je suis allée dans une école qui s'appelle sup optique. Alors son vrai nom c'est Institut d'optique graduate school, mais les gens la connaissent sous le nom de Supoptic graduate school. En France oui, il y a un petit graduate school pour le côté international, mais voilà, c'est une école qui est connue sous le nom de supo optique. [00:36:08] Speaker B: Qui comme son nom l'indique, on étudie l'optique. Mais en fait, en réalité c'est plus vaste que ça. [00:36:12] Speaker A: C'est les sciences de la lumière, on appelle ça la photonique aussi. C'est la science des photons qui composent la lumière. E f. Et c'est là où tu es tombée amoureuse de la mécanique ? [00:36:22] Speaker B: Exactement. [00:36:22] Speaker A: C'est là que j'ai découvert qu'en fait dans cette science là, il y avait le côté comprendre comment un photon interagit avec un atome, ce qui correspondait exactement à ce que je voulais comprendre depuis petite. Mais il y avait aussi une partie faire aussi des cartes électroniques pour pouvoir contrôler un laser. Il y avait aussi faire de la mécanique pour pouvoir faire une expérience qui tienne debout. [00:36:49] Speaker B: Finalement je me suis rendu compte que le défi que ça représentait de faire ces expériences concrètes, ça m'intéressait tout autant. [00:36:59] Speaker A: En fait, ces défis techniques, ils étaient tous aussi passionnants que. Que de comprendre un atome. C'est pas simplement la nécessité pour faire de la physique quantique de visser des boulons en gros, t'es vraiment tombée amoureuse de la mécanique. La mécanique, ce serait un bien grand mot de dire ça, puisqu'aujourd'hui j'en fais pas tant que ça. Mais je suis tombée amoureuse de l'aspect résoudre des problèmes, qui est en fait un aspect purement ingénierie. Donc je pense que j'étais quand même pas mal câblée pour être ingénieure. Mais c'est assez dingue de se dire que. Je pense que très jeune, ma mère, par exemple, le voyait quand j'étais collège, lycée, elle me tu serais ingénieure ? [00:37:30] Speaker B: Parce que je demandais qu'elle avait un. [00:37:31] Speaker A: Peu un petit souci, un truc. Dès qu'elle voulait régler un problème à la maison, elle me ah Célia, viens. Elle aimait bien me demander. Elle j'ai besoin de tes lumières. C'était sa phrase e f ah ok. Ce qui j'ai fini par étudier la lumière comme quoi. Et du coup elle me tu seras ingénieure. Ça lui paraissait un peu évident parce que c'est. Et moi je non, non, parce que je pensais que c'était un métier de mec, je voulais pas justement. Et aujourd'hui, je suis quand même très très heureuse d'être ingénieure. Donc je suis chercheuse puisqu'aujourd'hui je suis. [00:38:02] Speaker B: Dans un laboratoire, mais je vais devenir ingénieure puisque je vais quitter la recherche. [00:38:06] Speaker A: Pour aller au Centre national d'études spatiales en tant qu'ingénieure dans un domaine qui est quand même très proche de la recherche aussi. Donc tu vas aller au CNA des passerelles, commencer vraiment ta carrière dans le spatial finalement. Exactement, je vais bientôt commencer réellement ma carrière dans le spatial en tant qu'ingénieur, ingénieur chercheur. J'ai quand même une casquette chercheuse parce. [00:38:25] Speaker B: Que j'ai fait une thèse, parce que je connais le monde de la recherche. Mais finalement je vais être dans le cœur de ces défis là, dans un. [00:38:35] Speaker A: Système complexe, essayer de comprendre tous les problèmes qui peuvent intervenir et comment les régler. Et justement, en parlant de casquettes, tu dis que tu as une casquette de chercheuse, une casquette d'ingénieur, mais tu as aussi d'autres casquettes. J'en ai pas mal. C'est vrai, j'ai une casquette un peu artiste. Est ce que c'est peut être ma casquette à l'envers, celle là ? Alors je fais pas de rap, mais qu'est ce que tu fais ? [00:38:56] Speaker B: Comme je fais de l'humour. Alors c'est assez drôle de dire ça comme ça parce que je sais pas si jusqu'à maintenant les blagues que j'ai faites dans ce podcast montreront bien que je fais de l'humour. Non mais je vais te demander de nous faire une blague. Ces casquettes multiples, je trouve ça toujours intéressant, surtout dans le. Dans le domaine artistique, parce que tu vas peut être le voir dans les carrières spatiales. On est dans un ÿousand. Dans un milieu d'experts où on a un petit peu ce préjugé qu'il faut être absolument monomaniaque de son truc. T'en as croisé bien sûr. Et on nous dit souvent voilà, il faut vraiment être expert, il faut tout savoir sur ton domaine, ce que tu fais. À côté, ça peut être. Ça peut te détourner finalement de ton objet d'expertise. [00:39:44] Speaker A: Et je peux imaginer que pour certaines personnes c'est ce qu'il faut faire, oui. Pour d'autres peut être pas. Personnellement, je sais que je ne suis pas du tout monomaniaque par essence, on va dire. J'ai l'impression que pour toi c'est un peu pareil. Exactement. Je pense que ça dépend vraiment des personnes. Et moi j'ai beaucoup de mal à me dédier à une tâche, à une seule mission. J'ai beaucoup fait de musique depuis que je suis petite, beaucoup de chants. Et ensuite j'ai découvert un peu le théâtre, notamment via le théâtre d'impro, un peu en parallèle de mes études. Et au début, c'est vrai que c'était plutôt des hobbies, je me suis toujours. [00:40:24] Speaker B: Posée la question d'en faire un métier. [00:40:25] Speaker A: Parce que ça m'amusait énormément, que c'était un espace de liberté infinie. Et puis pendant ma thèse, j'ai commencé à faire des sketchs dans des comédie club, toute seule avec ma guitare, en faisant des chansons dans les bars de Bordeaux. [00:40:39] Speaker B: Dans les bars de Bordeaux, exactement dans des comédie club, je me retrouvais, je faisais ma journée de. De taf au laboratoire avec mes atomes, et le soir j'allais dans des bars, dans des caves de comédie club, chanter des chansons humoristiques. J'ai l'impression que ce genre de projet, ils se nourrissent les uns des autres. Quand on fait des choses très différentes, il y a beaucoup de passages, je trouve, et beaucoup de. J'ai vraiment l'impression que ça se nourrit. [00:41:03] Speaker A: Et surtout quand il y a un projet qui avance un peu moins bien, il y en a toujours un qui avance. Donc on n'est jamais bloqué sur des rails finalement. Est ce que t'as vécu la même chose ? Ouais. Je pense qu'il y a les deux aspects. Déjà il y a l'aspect où effectivement ça s'inter nourrit, il y a des choses sur scène. Je parlais de mon expérience aussi, de femme en science. Je parle de ce que je vis. Et ça, c'est un témoignage, je pense, qui est intéressant, parce qu'il n'est pas souvent amené sur les planches. Donc déjà, ça, c'est sûr que la science nourrit la scène. Est ce que la scène nourrit les sciences ? Ça, c'est moins évident, mais je pense qu'un peu. Sur le développement de capacités de communication, on va dire de prise de parole en public, c'est vrai que je suis plus à l'aise aujourd'hui, en conférence, à faire des présentations, que je l'étais avant de faire la scène intensément, comme j'en fais maintenant. Et sur l'autre aspect que tu as évoqué, qui est le fait qu'on peut avoir si un projet avance pas, par exemple, l'humour, le stand up, c'est très difficile psychologiquement, puisque quand ça marche pas, c'est une petite humiliation, ouais. Voire une grosse. Ça peut être très compliqué au niveau du moral. Et la science, c'est un peu. C'est très difficile aussi au niveau mental. L'expérience de la thèse, c'est quand même notre 1ʳᵉ expérience professionnelle, mais qui est aussi une expérience diplômante, donc il faut quand même valider quelque chose à la fin. Et en même temps, on est pour la 1ʳᵉ fois en indépendance. Donc souvent, c'est un moment psychologiquement difficile pour les étudiants, le moment de la thèse. Donc c'est vrai que moi, pendant ma thèse, ça m'a permis de switcher de l'un à l'autre, et aussi de garder un certain moral, de garder un certain mental, parce que je savais quand ça allait mal en science, que quand on fait de la recherche, on se sent régulièrement très bête, puisque forcément, on a face à nous l'immensité des connaissances et on n'est rien devant ça. Donc quand je me sentais trop mal par rapport à ça, je pouvais partir, m'échapper un peu dans les. Dans l'art et dans la scène. Et à l'inverse, si j'avais fait un gros bide dans un comedy club, disons que si j'avais fait du bon travail au labo, ça pouvait un peu m'aider à équilibrer tout ça, quoi. Et puis je pense qu'écrire soi même des choses sur sa vie, puisque finalement, c'est ça, le stand up, c'est parler de soi. Ça aide à prendre du recul sur plein de choses qui nous arrivent, et c'est assez intéressant. Ça force un peu à analyser ce qu'on vit. Et je pense que par exemple, la fin de ma thèse. Ÿ très intéressant d'en parler sur scène. J'avais régulièrement. Je faisais des petites updates dans les comedy club en me disant alors ce n'est où cette thèse ? Et j'étais bah là je suis en train d'écrire, je l'ai vécu, j'ai l'impression encore plus intensément du fait d'en avoir parlé sur scène. Et j'ai eu la chance quand même d'être applaudie par plus de 1000 personnes à l'auditorium de Bordeaux quand j'ai je viens de finir de rédiger ma thèse de physique quantique. J'en ai profité parce que j'avais une scène incroyable, c'était pour la radio au grand dimanche soir à France Inter. Et donc j'ai pu dire prendre les applaudissements de 1000 personnes pour cette rédaction de thèse. Et il y avait quelque chose dans ma tête qui me je vais les prendre pour toutes les personnes qui ont rédigé des thèses, qui sont à la fin de ce processus qui est long et difficile, et qui méritent elles aussi de se prendre quelques applaudissements, voilà, ça fait du bien de temps en temps. Donc je les prends pour vous camarades. Et c'est vrai que j'en ai profité aussi quoi. Et c'est vrai que c'était. Quand j'y pense et que je prends. [00:44:23] Speaker B: Un peu de recul là dessus, complètement fou. Ça n'a aucun sens de faire ces deux choses si différentes. [00:44:28] Speaker A: Des fois je dis que je suis en grand écart, façon van Damme, entre. [00:44:30] Speaker B: Deux mondes, parce que c'est vraiment deux mondes très différents. Mais finalement ce qui est intéressant c'est de voir que ça marche en fait. [00:44:37] Speaker A: C'est quelque chose qui fonctionne, ça marche. [00:44:39] Speaker B: Je suis au début de ma carrière dans les deux domaines, donc on ne sait pas encore. Non, mais si ça a le mérite de te rendre heureuse, d'être une certaine forme d'équilibre, c'est déjà ça. Ça marche. [00:44:47] Speaker A: Oui, c'est vrai. Et est ce qu'on peut te suivre quelque part ? Ceux qui veulent suivre ton activité ? Je sais que tu es présente sur les réseaux. Est ce qu'il y a un réseau principal sur lequel on peut suivre ton activité, voir tes blagues ? [00:45:04] Speaker B: Ouais, je suis surtout présente sur Instagram. [00:45:09] Speaker A: Un peu TikTok aussi. J'essaye de m'adapter à la jeune génération. Jeune génération, j'ai 20 sept ans, mais bon, je suis surtout présente sur Instagram. J'ai un compte instagram qui s'appelle Célia Blaguedetro. Voilà, il y a un petit jeu de mots, donc c'estblaguedetro exactement. Zweitausendein, ok comme ça se prononce. Et sur ce réseau je mets à la fois les dates de comédie club. Je fais des petites vidéos humoristiques, des fois avec d'autres humoristes, des fois toute seule, et j'ai aussi fait une série de vidéos justement pour raconter ce que j'avais vécu dans l'avion. J'ai fait appel à Maëlys qui m'a fait un super montage vidéo pour faire des petits vlogs format réel d'Instagram, donc sur 1 min à chaque fois pour expliquer ce que je faisais dans l'avion avec mes atomes ÿousand un peu, comment je l'avais vécu. Et je pense que c'était un format aussi que j'ai adoré faire, qui m'a beaucoup amusée, et qui est pour le coup assez différent de ce qu'on peut voir aussi sur les réseaux, puisqu'on a. [00:46:01] Speaker B: Il y a toute une communauté, des chercheurs, chercheuses et des scientifiques sur les réseaux. C'est assez intéressant de voir des gens raconter leur vie dans les labos. Il y en a beaucoup en fait, mais avec l'aspect humour et scènes beaucoup moins. Donc je me suis un peu amusée à faire ça. Je conseille à tout le monde d'aller voir ces petits vlogs effectivement dans l'avion g, parce que. Ÿousand très impressionnant déjà visuellement, et on commence un petit peu à comprendre en 1 min qu'est ce qu'on fait dans cet avion, quel type d'expérience on peut faire. Ce n'est pas simplement pour que les. [00:46:39] Speaker A: Astronautes découvrent l'absence de pesanteur, mais c'est aussi pour faire de la vraie science qui donne des résultats avec des applications, finalement, de tous les jours, et qui concerne des inquiétudes qu'on. [00:46:48] Speaker B: Qu'on a tous, c'est à dire le changement climatique, comprendre comment notre planète fonctionne, comprendre comment le corps fonctionne aussi, puisqu'en étudiant le corps des astronautes en g, le corps des sujets tests en g, on comprend plein de choses qui sont utiles pour la santé. [00:47:01] Speaker A: Encore une fois, je recommande vraiment à tout le monde d'aller voir ton compte. C'est une bonne manière de rentrer dans ton univers, qui est à la fois un univers de stand up et un univers de recherche en physique quantique. Ça, c'est quand même pas. Des fois, on me demande si je. [00:47:15] Speaker B: Fais beaucoup de blagues sur la physique quantique. J'avoue, j'en fais peu, puisque c'est quand même très compliqué à amener sur des formats plus longs. J'y travaille, mais voilà, c'est quand même. [00:47:25] Speaker A: Ce serait le sujet de conférences entières et sur 10 min. Moi, j'en ai eu une blague de. [00:47:29] Speaker B: Physique quantique, le chat de Schrödinger, rentre dans un bar et il n'y rentre pas. Pas mal. C'est pas la meilleure blague de physique quantique que t'as entendue. C'est la meilleure. Ÿ peut être que ce n'est pas la meilleure. C'est une blague de Schrödinger. [00:47:40] Speaker A: C'est à la fois une blague mais pas une blague. C'est ça, Célia. [00:47:42] Speaker B: Pour finir, il y a un petit round de questions rapides. [00:47:46] Speaker A: Ouais. [00:47:47] Speaker B: Alors les questions rapides, c'est moi qui les pose de manière rapide, et toi tu peux prendre le temps d'y répondre autant que tu veux. Je ne suis pas obligée de répondre. [00:47:58] Speaker A: Comme ça très très vite. Et tu peux aussi parler très vite. Est ce que tu connais la question moins plus ? Ouais, c'est qu'est ce que tu aurais aimé faire moins jusqu'à aujourd'hui dans ta carrière ? Et qu'est ce que tu aurais aimé faire plus ? Je pense que j'aurais aimé moins me remettre en question, même si c'est important la remise en question, notamment en sciences. Mais je pense qu'on a tendance à se dévaloriser, avoir un gros syndrome de l'imposteur quand on est une femme dans un milieu masculin, notamment dans les milieux scientifiques. Donc ça, j'aurais aimé que ça me freine moins. Je pense qu'il y a des moments où ça m'a empêchée d'avoir confiance en moi. Et aujourd'hui, si je devais revenir en arrière, peut être que je me donnerais des petits coups de pied au cul pour me dire allez, t'as le droit d'être là, t'excuses pas d'être ici. Donc peut être que ce que j'aurais aimé moins faire, c'est m'excuser. [00:48:49] Speaker B: Surtout, je m'excuse d'avoir mal répondu du coup. Et ce que j'aurais aimé faire plus, c'est d'assumer qui je suis. [00:48:53] Speaker A: Par exemple, avec cette dualité entre l'art. [00:48:54] Speaker B: Et les sciences, j'aurais aimé plus vite assumer Zweitausendein que j'avais cette double personnalité et moins m'auto flageller finalement d'être différente des personnes avec qui je travaillais. Tu vas pouvoir le faire. C'est le début de ta carrière, donc tu vas pouvoir faire ça. [00:49:05] Speaker A: C'est vrai, j'ai encore plein d'opportunités de le faire. Comme. C'est une émission sur le spatial quand même. Un podcast sur le spatial ? Ouais. Est ce que tu as 1 £ spatial préféré ? Tous les gens spatial ont 1 £ spatial préféré. Je te dis tout de suite. Alors j'en ai lu beaucoup et je vais en prendre un qui est un peu plus humoristique, même si j'en ai lu des plus sérieux qui. Qui m'ont passionnée. Mais c'est l'espace sans gravité de Florence Porcel, qui est 1 £, qui retrace plein d'anecdotes du spatial, plutôt sous forme d'anecdotes. Et je trouve que c'est une bible un peu à 360 ° de plein de choses qui se sont passées dans l'histoire du spatial, avec à la fois, des fois un angle un peu féministe, c'est à dire un angle aussi sur la question des femmes dans le spatial et de comment elles ont pu être invisibilisées. Toujours avec un ton humoristique qui rend le propos très léger. Et en même temps sur les questions des humains qui sont dans l'espace. Et qu'est ce que c'est les humains dans les capsules d'émission Apollo ? [00:50:01] Speaker B: Qu'est ce qu'ils pouvaient se dire comme conversation ? Aller, aller chercher, par exemple des pépites, des conversations des astronautes pendant l'émission. [00:50:08] Speaker A: Et c'est très drôle. Du coup ça humanise la conquête spatiale. Et je pense que c'est ça qui m'a le plus fait rire et le plus marquée dans ces livres là. Et aussi tout le monde dans le spatial a un film spatial préféré. Est ce que toi, t'as un film spatial préféré ? Je pense que c'est les figures de l'ombre, qui est le film sur les calculatrices de la NASA, donc les exactement hidden figures, parce que ça parle non seulement du spatial, avec ce côté complètement épique de préparer les missions v. La lune. Donc il y a quelque chose qui je trouve, a vraiment l'essence du spatial, c'est à dire un aspect, voire grand, voilà. Exactement romanesque et de l'aventure, etc. Tout en étant un film qui montre la multitude de gens qui sont impliqués dans des missions spatiales, ceux qu'on voit, ceux qu'on voit pas, ceux qui ont été invisibilisés par l'histoire pour des raisons des fois politiques ou. Voilà. Mais en tout cas ça montre que des missions spatiales, c'est pas juste les héros qui sont à bord de la mission, mais c'est aussi toutes les personnes. [00:51:06] Speaker B: Qui les soutiennent derrière, qui sont prêts à travailler jour et nuit quand il y a des complications pour régler les problèmes. Et je pense que c'est aussi quelque. [00:51:14] Speaker A: Chose qui m'a inspirée à aller rejoindre cette aventure là et ces défis là. Donc je pense que c'est ce film là. Qu'est ce que tu as appris dans ta courte carrière dans le spatial, en tout cas de plus précieux. Quelque chose que tu aurais voulu savoir, on va dire il y a 10 ans. Alors il y a 10 ans, du coup, j'aurais voulu savoir que le spatial, c'était pas un métier d'homme et également que c'était. Donc c'est un métier qui est ouvert à la diversité, où on peut venir non seulement en tant que femme, mais aussi que c'est pas un métier qui est ouvert qu'à une certaine élite. Moi, j'avais évolué dans un milieu scolaire très élitiste où j'avais l'impression que si j'étais pas la 1ʳᵉ, je n'arriverais pas à faire ce que je voulais. Et il se trouve que je n'ai pas toujours été la 1ʳᵉ, j'ai pas toujours réussi tous les concours que j'ai passés, j'ai pas toujours eu les écoles que je voulais, etc. Et en fait, j'aurais voulu savoir aussi qu'en se spécialisant. [00:52:04] Speaker B: Dans des choses comme l'optique ou comme d'autres sujets, on peut arriver tant qu'on est guidé par la passion. [00:52:08] Speaker A: Finalement, tant qu'on est guidé par des sujets qui nous intéressent, on peut arriver à faire des. À arriver à travailler au CNES par exemple, ou à travailler sur des missions spatiales. Et du coup, quel est le conseil que tu donnerais à une jeune personne qui voudrait se lancer dans une carrière dans le spatial ? Je pense que mon conseil, ce serait de se demander ce qui la passionne vraiment. Si essayer de chercher finalement aussi sa niche à soi, alors ça va complètement à l'encontre de ma philosophie de vie, qui est d'être. D'avoir plusieurs niches. Mais à chaque fois, c'est quand même des niches dans lesquelles je me lance. Mais finalement, trouver ce qui te passionne toi, et si ça se raccroche au spatial, c'est sûr que c'est mieux, il y a plus de probabilités de finir dans le spatial. Mais en tout cas se laisser guider par ta passion au quotidien et ce. [00:52:57] Speaker B: Qui t'amuse au quotidien, ce qui va te donner envie d'aller travailler tous les jours, plutôt que par un espèce de but ultime et flou, un peu de se dire qu'on veut arriver pour un certain prestige ou quoi. Je pense que c'est vraiment plus important de s'accrocher à la passion et à l'amusement qu'au prestige d'un métier. Célia, merci beaucoup. Merci d'avoir été avec nous, d'avoir participé à cet épisode. Surtout, merci de faire partie de celles qui font l'espace. Merci beaucoup, merci d'avoir écouté cet épisode. De.

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